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Dossier spécial Astérix (par Tony)
C'est l’événement cinématographique du jour, le retour d'Astérix sur grand écran et en 3D s'il-vous-plaît ! L'occasion pour moi de faire le bilan d'Astérix au cinéma.
1. Astérix le Gaulois (1967)
La première adaptation d'Astérix voit le jour en 1967. Lors de cette période, le succès de la série ne se dément pas et Goscinny et Uderzo sortent le dixième album Astérix Légionnaire. L'éditeur Georges Dargaud décide en secret de commander un film d'animation tiré du premier album afin de faire une surprise aux auteurs. Réalisé par Ray Goossens et produit par les studios Belvision, une projection privée est organisée avec Goscinny et Uderzo qui en sortent profondément déçus. Ils demandent la destruction des deux films déjà en préparation et une participation au prochain film. On peut facilement les comprendre. Le dessin animé a très mal vieilli et le scénario est bien trop proche de la BD (les scénaristes ne se sont pas trop foulés). Malgré tout, le coup de génie du film est d'avoir engagé Roger Carel pour doubler Astérix, voix incroyable et si légendaire. Jacques Morel double Obélix et surtout, Pierre Tornade nous rappelle avec plaisir sa voix tonitruante. Saluons aussi la partition de Gérard Calvi, devenue culte.
2. Astérix et Cléopatre (1968)
Comme convenu, René Goscinny et Albert Uderzo participent en tant que réalisateurs sur le deuxième dessin animé. Roger Carel, Jacques Morel et Pierre Tornade reviennent au casting vocal et Gérard Calvi rempile à la musique. Multi-rediffusé (vous n'y échapperez pas lors des fêtes), le film est devenu très vite culte et garde un certain charme grâce à ses chansons hilarantes qui l'émaillent. Et si je vous dis Quand l'appétit va tout va, vous ne pouvez plus vous en débarrasser pour le reste de la journée.
3. Les Douze Travaux d'Astérix (1976)
Une première dans l'histoire d'Astérix: ce n'est pas une adaptation d'un album existant mais bel et bien une histoire originale, imaginée par Goscinny et Uderzo. Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ (mais ça vous le savez déjà), un village gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur (ça aussi). Jules César lance un défi: Astérix et Obélix devront se soumettre à douze travaux légèrement spéciaux et délirants. S'ils réussissent, César soumettra son pouvoir à Abraracourcix; s'ils perdent, César exercera sa colère. Comme son prédécesseur, ce film fait les beaux jours des fêtes et malgré l'âge reste hilarant et inventif. Les situations les plus rocambolesques s'enchaînent sans temps mort avec les douze travaux. Le plus connu restant sans doute "la maison qui rend fou".
Indémodable et délirant, c'est toujours avec une joie sans borne qu'on revoit ce dessin animé. En outre, c'est la première fois que Pierre Tchernia prête son timbre au narrateur.
Allez, pour le plaisir.
3. Les autres dessins animés
Avant que vous vous demandiez pourquoi l'auteur de ces lignes ne détaille pas ces dessins animés, il tient à l'expliquer. En comparant avec les dessins animés précédents, on se rend bien compte que ces films souffrent inévitablement. En effet, ceux-ci apportent une animation relativement fadasse et les scénarios se contentent soit de prendre deux albums (La Surprise de César, Le Coup du Menhir, Les Vikings) soit de prendre une toute autre direction et rarement une bonne voire pas du tout (Les Vikings et Les Indiens, deux films ratés de bout en bout). Pas à marquer d'une pierre blanche.
4. Astérix et Obélix contre César (1999)
1999 est un tournant: maintes fois attendu, maintes fois rêvé, maintes fois envisagé le premier film live d'Astérix sort. Il a tout pour plaire: Claude Zidi à la réalisation (Les Bidasses, L'Aile ou la Cuisse, La Totale!), un casting impressionnant (Christian Clavier en Astérix, Gérard Depardieu en Obélix, Claude Piéplu, Michel Galabru, Sim, Roberto Bénigni, Gottfried John, Daniel Prévost, Laetitia Casta, Jean-Pierre Castaldi, Arielle Dombasle, Pierre Palmade) et Jean-Jacques Goldman à la musique. Sauf que plusieurs points noirs vont obscurcir ce beau tableau. En effet, l'histoire imaginée par Claude Zidi pioche dans certains aspects de la bd (Détritus, Prolix, l'enlèvement de Panoramix) mais l'ensemble peine à être cohérent. Le troisième acte est un vrai bordel en soi (ah ces milliers d'Astérix et d'Obélix). Mais le principal problème vient du casting qui pendant 105 minutes n'arrête pas d'en faire des caisses, de Clavier à Palmade. On a l'impression que Zidi n'a donné aucune indication à ses acteurs et les a laissé faire ce qu'ils voulaient de leurs personnages. Constat: surenchère et hystérie. Pour ce qui est des effets visuels, laissez-nous rire. Supervisé par Pitof (qui commetra plus tard Catwoman), ils sont nanardesques à souhait. Les décors en carton-pâte ne valent pas mieux. Un film outrancier qui a le mérite de ne pas faire pire qu'Astérix aux Jeux Olympiques, monument de la crétinerie.
5. Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002)
On en vient à l'OVNI, le film culte par excellence, le meilleur. Alain Chabat adapte Cléopâtre, le mélange avec l'ADN des Nuls et le résultat c'est: des répliques hilarantes ("Trois mois ?", "Cours Amstérisme, cours!", "Itinéris a raison de ne pas se laisser faire (SFR)", "Le lion ne s'associe pas avec le cafard", etc.); des séquences folles (le duel Numérobis-Amonbofis, la pyramide, le sphinx, le combat final) et un formidable casting (Clavier, Depardieu, Jamel Debbouze, Monica Bellucci, Claude Rich, Gérard Darmon, Edouard Baer, Dieudonné, Isabelle Nanty, etc.). Un chef d’œuvre de la comédie française qui n'a pour l'instant jamais trouvé de successeur. Carton public et critique, Astérix y était à son firmament. Les films suivants allaient tous souffrir de la comparaison (par respect pour Astérix, nous ne préférons pas en parler).
Ce dossier est fini. Certes, il ne propose pas une analyse 100% complète mais nous espérons qu'il vous donnera envie de vous replonger dans vos albums et dans ces films. A bientôt, en attendant le Domaine des Dieux !
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