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Dossier spécial films spatiaux: partie 1 (par Tony)
Dans quelques jours, Christopher Nolan reviendra nous décrocher les étoiles avec Interstellar. L'occasion pour moi de vous présenter un petit panorama des films ayant comme principale attraction l'espace.
A tout seigneur, tout honneur, on commence par le monument de Stanley Kubrick, 2001:l'odyssée de l'espace. Chaque film spatial doit se mesurer à ce mastodonte de la science-fiction, tant il révolutionna le cinéma grâce à la mise en scène de Kubrick, aux effets spéciaux novateurs de Douglas Trumbull (on est en 1968 et les spectateurs n'ont pas l'habitude de voir des vaisseaux spatiaux, la Lune ou la Terre vue de l'espace) et à son histoire, qui aborde plusieurs questions philosophiques et métaphysiques. Rappelons que le film débute à l'aube de l'humanité avec la découverte d'un monolithe noir. En 2001, des astronautes américains sont chargés de se rendre vers Jupiter où d'étranges signaux ont été émis. Basée sur une nouvelle d'Arthur C. Clarke (qui ne faisait que quelques pages), Kubrick transforme l'œuvre originale en un film de 2h21 et frappe un grand coup dans l'histoire du cinéma. Aujourd'hui, qui ne connaît pas Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss, Le Beau Danube Bleu de Johann Strauss ou le Requiem de Gyorgy Ligeti ? (petite anecdote: à l'époque, la presse avait détesté le film qui était considéré comme un beau "trip" par les jeunes hippies de l'époque).
On passe maintenant à une autre baffe: Gravity. Cela faisait sept ans qu'on n'avait plus de nouvelles d'Alfonso Cuarón, cinéaste mexicain surdoué et auteur du fantastique Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban et surtout de l'incroyable Les Fils de l'Homme, grandiose film d'anticipation ponctué des plans-séquences les plus vertigineux qu'on ait vus (QUI pourrait réaliser un plan-séquence de six minutes impliquant tanks, figurants et explosions ? QUI pourrait réussir un plan-séquence de quatre minutes dans une voiture ?). Donc, sept ans d'absence. Tout à fait normal car il a fallu pas moins de quatre ans et demi pour que Gravity puisse être vu. Logique pour plusieurs raisons: il a fallu recréer l'absence de gravité, il a fallu réussir à élaborer des plans extrêmement complexes et longs (le plan-séquence d'ouverture dure douze minutes !), il a fallu développer de nouvelles technologies pour pouvoir le tourner (pour plus de détails, regardez cet entretien d'Alfonso Cuarón ici) et deux ans de post-production pour fignoler les effets visuels, le son et la musique. Pour au final raconter les péripéties de la pauvre Ryan Stone (interprétée par une incandescente Sandra Bullock) après la destruction de la navette spatiale Explorer. Accompagnée de Matt Kowalsky (George Clooney), elle va bientôt perdre tout contact avec la Terre et devra tenter de survivre dans un environnement plus qu'hostile. Une histoire simple et universelle, bénéficiant d'une 3D époustouflante, de scènes marquantes (en vrac la renaissance de Ryan, les plans-séquences d'ouverture et de conclusion, le contact avec Aningaaq), d'une mise en scène somptueuse et d'une incroyable richesse philosophique et métaphysique. C'est le seul film spatial qui a le mérite d'être mieux que 2001 et qu'on peut sans risque qualifier de chef-d'œuvre de l'histoire du cinéma. Résultat: un triomphe critique et public et sept Oscars à la clé. Et tout ça en prenant en compte les inconvénients de l'espace (pas de son, pas de gravité). Alfonso Cuarón est sans conteste l'un des plus grands réalisateurs du troisième millénaire. la bande-annonce ici
La suite de ce dossier, pour bientôt !
Tags : les4chroniqueurs, dossier films spatiaux, espace, gravity, 2001 l'odyssee de l'espace, interstellar, cinema
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