• Dossier spécial films spatiaux: partie 2 (par Tony)

    On continue notre dossier de films spatiaux avec cette fois deux films plus psychologiques mais néanmoins plus anxiogènes, ayant la particularité d'avoir été réalisés par des britons (un détail qui a son importance).

     

    Commençons par un classique du film de science-fiction et du film d'horreur, Alien. Sorti en 1979 et réalisé par le jeune Ridley Scott, le film influença bon nombre de jeux vidéo d'horreur (la claustrophobie, aucune arme, une créature effrayante, l'obscurité) et devint vite culte. Pourtant, le chemin fut long et douloureux. Tout part d'un script efficace de Dan O'Bannon et de Ronald Shusset. Très vite, les producteurs Walter Hill, Gordon Carroll et David Giler sont séduits et s'engagent à le produire. Problème: ils trouvent le script trop sombre et trop gore. S'en suivit pas moins de huit réécritures du script ne mettant jamais tout le monde d'accord. En parallèle, des réalisateurs sont contactés comme Peter Yates (Bullitt), Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse) ou Steven Spielberg. Tous déclinent. Le projet semble donc mal barré. Jusqu'à ce qu'arrive Ridley Scott. Auteur d'un seul film ayant marqué les esprits, Les Duellistes (tourné en Dordogne, dans le Sarladais), sorti en 1977. Scott trouve l'histoire fantastique et dévore le script, qu'il lit en 45 minutes. Il accepte le poste de réalisateur et tout le monde est content. Mais Scott est un perfectionniste et il sait ce qu'il veut: Scott reprend donc le script d'O'Bannon et de Shusset et jette les autres scripts aux orties (les producteurs n'apprécieront que très peu). Vient le look de la bestiole. Plusieurs options sont envisagées mais Scott trouve la solution en flashant sur une créature phallique du roman d'H. R. Giger Necronomicon 4. Après l'embauche de Sigourney Weaver et du reste du casting, toute l'équipe part en Angleterre pour tourner le film. Scott étant un réalisateur visuel, il décide de mettre l'accent sur la direction artistique et engage H. R. Giger et Moebius, le célèbre créateur de Blueberry ou de L'Incal. Ils sont chargés de créer le vaisseau et surtout la planète où se trouve la bête (et où se trouve un Ingénieur fossilisé mais cette énigme sera résolue 33 ans plus tard dans Prometheus). Le tournage est très intense, Scott laissant parler son perfectionnisme (il fait 40 à 50 prises) et ne donnant que très peu d'informations aux comédiens. Les exécutifs de la Fox sont dubitatifs, ce qui n'arrange pas l'humeur de Scott. Malgré tout, le tournage est fini et le film sort le 25 mai 1979. Un carton. Les spectateurs sont terrifiés et Ridley Scott devient vite le réalisateur à suivre. Il laisse un chef-d'œuvre de l'horreur et de la science-fiction. Les suites contribueront grandement à la mythologie de la créature la plus effrayante de l'histoire de la science-fiction (n'en déplaise aux fans de Predator ou de Starship Troopers). 

     

     

     

    On passe maintenant au seul film spatial de Danny Boyle, Sunshine. Il était difficile de voir l'enfant terrible du cinéma britannique s'attaquer à une odyssée spatiale. Mais quand on connaît la filmographie très éclectique du bonhomme (Trainspotting, 28 jours plus tard, La Plage, Millions, Slumdog Millionaire), il devait faire son film spatial. Écrit par son complice Alex Garland, Danny Boyle s'inspire aussi bien de 2001 que d'Alien ou de Solaris. Le film raconte en effet l'extinction du Soleil en 2057. L'expédition ICARUS II est envoyée dans l'espace afin de faire exploser un engin nucléaire à la surface du Soleil pour relancer son activité. Lors de l'expédition, ils captent un signal de détresse d'ICARUS I, disparu sept ans auparavant. Et les emmerdes vont commencer. Boyle décide de prendre un casting international (Chris Evans, Cillian Murphy, Cliff Curtis, Rose Byrne, Michelle Yeoh, Hiroyuki Sanada) et de tourner en Angleterre. Si le tournage se déroule convenablement, c'est la post-production qui va rendre la tâche compliquée. Il faudra trois ans d'acharnement pour peaufiner les effets visuels, le son. Pour au final un accueil public décevant. Logique, Boyle se concentrant davantage sur la psychologie de ses personnages plutôt que sur les scènes d'action. Il déclara plus tard qu'il ne referait plus jamais de film dans l'espace. Dommage, car son film affiche une ambition folle et contient beaucoup de philosophie, notion négligée dans ce type de films.

     

    A suivre.


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :