• Pourquoi j'ai pas mangé mon père : la critique par Jordan

    A cause de semaines bien chargées, nous n'avons pu publier de critiques. Réparons cette erreur immédiatement avec, tout de suite, la critique du premier film français en mo-cap dirigé par Jamel Debbouze.

            Qu'un comique comme Debbouze, qui doit une grande partie de son succès à l'improvisation, utilise une technologie qui exige la plus grande minutie, pourrait surprendre. D'autant plus qu'il n'existe pas d'entre-deux avec la motion capture : soit c'est réussi et on obtient Tintin, Avatar , ou King Kong, soit le résultat est catastrophique et on se retrouve avec Le Pôle Express, Beowulf, ou plus récemment le Tarzan de Reinhard Klooss (exemple même du naufrage artistique). Il faut ajouter au pari technologique le pari artistique, car Jamel Debbouze réalise ici son premier film (à mon sens, ce n'était pas une bonne idée mais j'y reviendrai plus loin) et doit, de plus, adapter le roman culte de Roy Lewis, Pourquoi J'ai Mangé Mon Père, réputé inadaptable. 

              Comme vous pouvez le constater, ça fait beaucoup pour un premier long-métrage. Surtout quand on sait que le budget du film est de 23 millions d'euros (ce qui implique un succès commercial à la hauteur de La Famille Bélier sous peine d'échec).

     

     

    Pourquoi j'ai pas mangé mon père : Photo

               

               Est-ce que le pari technologique est tenu ? Malheureusement non. Et pourtant, le film est loin d'être aussi raté que Tarzan de ce point de vue là. Mais il y a un je-ne-sais-quoi qui ne passe pas. Peut-être est-ce dû au fait que les personnages sont laids, que l'univers visuel du film repose sur un entre-deux oscillant entre le bon (les séquences hors de l'arbre) et le très mauvais (toutes les séquences dans l'arbre). Du point de vue du visuel, donc, grosse déception. Même si Jamel essaie de sauver l'honneur avec quelques séquences plutôt inspirées (la course-poursuite avec les "Rhinoféroces", le climax du film, entre autre), on n'arrive pas à véritablement s'immerger dans le film.

     

               J'avais dit plus haut que les personnages étaient laids. Déjà, c'est embêtant pour s'attacher à eux. Mais le principal problème, c'est qu'il n'y a rien dans leurs yeux qui puissent nous toucher. Je m'explique : dans King Kong, quand on regardait dans les yeux du gorille, on voyait une âme, on voyait des émotions, ce qui a grandement  contribué à la réussite du film. Dans Pourquoi J'ai Pas Mangé Mon Père, le résultat est désincarné, sans âme, vide. Symptôme de cet échec : le personnage de Vladimir, dont le character design est copié sur Louis De Funès. Non content que le personnage soit physiquement à des années-lumière de De Funès, Patrice Thibaud (l'acteur jouant Vladimir) essaie de calquer sa voix sur celle de l'immense acteur comique. Comment dire autre chose que : c'est un désastre ? Je vous laisse seul juge (photo ci-dessous). 

     

    Pourquoi j'ai pas mangé mon père : Photo 

               L'histoire, elle, est didactique au possible, avec le sempiternel éloge de la différence, le sidekick comique de rigueur, une dimension politique pompée sur Le Roi Lion, l'intrigue amoureuse, et (roulement de tambour).... la méchante sorcière ! Malgré le fait que Jamel ait mis beaucoup de lui dans cette histoire, l'ensemble reste dirigé vers les tout-petits et c'est bien dommage. Bon, il faut tout de même reconnaître qu'on rit un peu grâce à l'énergie du casting en général et de Jamel en particulier. Mais ça ne suffit malheureusement pas pour faire un bon film. Ajoutons à cela le fait que Debbouze réalisateur semble peu assuré et réalise un film qui n'exploite pas assez les possibilités infinies de la motion capture. Il en résulte un gros sentiment de frustration. On saluera tout de même l'audace et l'ambition de Jamel.

     

                Mais les bonnes intentions ne font pas forcément les bons films. Je lui attribue donc la note de

              On se retrouve prochainement pour la critique de Shaun le Mouton !

     

     

     

     


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  • Commentaires

    1
    tchou
    Jeudi 30 Avril 2015 à 01:21

    pas  23 millions  mais 35 le vrai chiffre une des plus grosse daube de tous les j' ai mal pour chaplin keaton laurel et hardy de funes bourvil c'est une au 7eme art et j'ai honte pour mon pays encore une baltringue de plus mais ou va le monde !!!!!!

    2
    Lundi 4 Mai 2015 à 13:32

    Mea culpa, tchou. Ayant vu le budget sur le site Allociné et ce site étant fiable, je pensais que le budget était juste x) Tu peux en tout cas être rassuré : vu l'échec du film, Jamel Debbouze ne retournera certainement plus de films.

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